Schott Music

Aller au contenu principal »

17/12/2018

Œuvre de la semaine – Kurt Weill: Street Scene

Le 22 décembre 2018 a lieu, au Théâtre de Münster, la première de l’opéra de Kurt Weill Street Scene (« Scènes de rue »). Hendrik Müller est à la mise en scène, et les rôles principaux sont tenus par Kristi Anna Isene (Anna), Gregor Dalal (Frank), Cedrik Runde (Willie), Kathrin Filip (Rose) et Garrie Davislim (Sam). La direction musicale est confiée à Stefan Veselka.

Weill, ayant vu à Berlin une représentation de la pièce de théâtre du même nom écrite par Elmer Rice, avait tout de suite eu l’intention d’en faire une pièce musicale. Son idée était celle d’un « opéra américain », mais Rice n’y donna son accord que dix ans plus tard. Il en résulta une synthèse d’opéra européen et de musique américaine de Broadway. La participation de Rice  à la pièce ne se fit pas seulement par son livret original, mais également par l’écriture des textes des chansons, réalisés avec le concours de James Hughes. C’est le 9 janvier 1947 que l’opéra Street Scene fut créé au Théâtre Adelphi de New York dans une mise en scène de Charles Friedmann et sous la direction musicale de Maurice Abravanel.

Kurt Weill – Street Scene : un opéra américain

L’action de Street Scene conduit le spectateur auprès des habitants d’un immeuble miséreux d’une rue de New York vers la fin des années 1920. C’est leur vie, avec ses espoirs, sa violence, ses amours et ses déceptions, qui se joue là, essentiellement sur le trottoir, entre cette soirée d’un très chaud jour de juin et le matin qui suit. Anna Maurrant a une aventure avec le livreur de lait, et tout le voisinage est au courant. Seul Frank, son mari, semble ne rien savoir de l’affaire, mais tout en se doutant quand même de quelque chose. Sa fille Rose est amoureuse de Sam, le fils des voisins, et tous deux rêvent de s’enfuir de cet environnement de pauvreté. Revenant chez lui à l’improviste, Frank trouve sa femme avec son amoureux, et les abat tous les deux. Choquée, Rose quitte alors son ami Sam, pour commencer une nouvelle vie meilleure avec son frère Willie.

Voici l’opéra américain enfin réalisé… La musique de Weill est dissonante, mélodieuse, cacophonique, brutale, violente et émouvante, et elle atteint à un incroyable paroxysme, avec un orchestre et des chanteurs qui aiment, pleurent, gémissent, et crient leurs joies et leurs malheurs devant l’arrière-plan de la dureté et de la saleté du grand drame historique de l’Amérique. – Musical Digest 1947

L’opéra de Weill est joué 9 autres fois d’ici le 23 avril 2019. Un autre spectacle de Kurt Weill peut être vu à Stuttgart à partir du 2 février, où le Schauspielhaus présente son ballet satirique avec chant Die sieben Todessünden (« Les sept péchés capitaux ») en version scénique.

 

© Musiktheater im Revier Gelsenkirchen